Hana-Bi, de Takeshi Kitano
L'HISTOIRE :
Policier atypique et silencieux, Nishi (Kitano) voit son collègue Horibe ( Ren Osugi ) mutilé par la mafia, tandis qu'il apprend que son épouse ( Kayoko Kishimoto ), atteinte d'un cancer, est condamnée. Nishi décide de quitter la police sur un ultime coup d'éclat (le cambriolage d'une banque) avant de rejoindre sa femme dans la fuite vers la mort. Pourchassé par la police et par les yakuza qui veulent récupérer leur argent, Nishi comprend que ce voyage sera le dernier. Entraînant sa femme à travers le Japon, l'homme vivra ses derniers instants d'amour et de tolérance.
Une oeuvre plus aboutie que la précédente, plus personnelle, et certainement plus émouvante. Un polar existentiel ou la magie des images forme un canevas des plus enrichissants. Hana-Bi est une œuvre inclassable mélangeant polar et amour , portée par une musique fantastique.
Ce film bouleverse autant qu'il fascine. Aucun mot ne peut décrire cette atmosphère fidèle aux films de Kitano, sanglante et céleste, triste et violente, qui cloue le spectateur devant un écran miroir d'émotions.
Le film, porté par les acteurs, la mise en scène et la musique, est incontestablement la plus belle oeuvre de Kitano, sorte de chant du cygne artistique d'un cinéaste qui, depuis, ne cesse de se (re)chercher. Feu d'artifices d'émotion, cette oeuvre nous met le coeur à vif, nous ouvre les portes d'émotions intenses et jamais déplacées. Quasiment sans expressions, Kitano réussit à faire passer ses sentiments avec un minimum de moyens, le spectateur devant ressentir intuitivement les émotions d'après les situations présentes.
TAKESHI KITANO : "Je voulais montrer comment un japonais prend ses responsabilités. La façon de vivre de Nishi est totalement différente de ce que l'on pourrait voir dans un autre pays. On voit en Nishi un homme complètement dépassé, romantique ousentimental à outrance. En fait, il décharge sa compréhension du monde et ses responsabilités, conformément à un idéal désespéré."